Appuyé par une perspective féministe qui met au centre des préoccupations sociales et politiques les pratiques et les processus permettant de « maintenir, continuer ou réparer notre monde », le care se veut une pratique et une éthique tentant de redéfinir l’organisation sociale contemporaine, dans les sphères d’action des femmes et du travail des femmes. L’idée du care a un ancrage profond, atavique, moral, issue des préoccupations féministes qui contestent la société du risque contemporaine mais aussi la morale patriarcale (ou androcentrique) qui perpétuent le déficit de reconnaissance du care (chaud, ‘féminin’) par opposition au technique (froid, bureaucratique ‘masculin’). Les théories du care cherchent à redonner à l’acte du « prendre soin » toute sa valeur pratique, politique et symbolique au sein de sociétés qui l’ont confiné pour l’essentiel aux marges de l’intervention professionnelle, au travail invisible des femmes et à la sphère privée du monde vécu.

Ce séminaire du CRISES veut ainsi approfondir les enjeux du care à partir de recherches réalisée au Québec et en France sur ces questions.