Séminaire de CRISES à Montréal le 12 novembre 2019
12 novembre 2019 @ 12 h 30 min - 14 h 00 min
l’axe Entreprises collectives du CRISES et l’Équipe de recherche en Gestion des entreprises collectives (GESC) de l’ESG UQAM présentent un séminaire avec
Gaël Carrero Gros Université Autonome de Madrid (UAM), Espagne
Dans la perspective de l’économie sociale (ES), « l’entreprise » n’est pas seulement une forme d’institution sociale au service de l’organisation de la production, mais constitue aussi un espace qui peut –et doit– être mis à disposition pour réfléchir sur nos formes d’organisation de la vie en commun et notre relation avec le milieu naturel. Suivant cette idée, les entreprises « d’ES » sont appelées –a priori– à exercer un contrôle et une orientation conscients de leur multiples dimensions et implications (sociales, politiques et environnementales) afin de que leurs activités et leurs opérations soient définies sur la base d’une logique démocratique et de co-responsabilité. Cette vocation réflexive des initiatives les amène inévitablement à affronter dans leur vie quotidienne des questionnements, des obstacles, des dilemmes et des situations de tension, qui révèlent un ensemble complexe de significations –morales et culturelles– et de forces –sociales et historiques– qui peuvent déterminer la tâche économique d’une entreprise.
Pour ces raisons, ces « entreprises d’ES » peuvent être considérées comme un terrain riche pour le débat et l’analyses socio-anthropologique des manières possibles de comprendre et d’organiser nos relations économiques, et les imaginaires et subjectivités qui s’y croisent ou se créent en leur sein. Cependant, pour mener à bien cette approche, il est nécessaire de développer un cadre d’analyse qui transcende les définitions prescriptives –des modèles de comportement préfixés– qui proviennent en grande partie de la littérature développée autour de l’ES, pour susciter et comprendre ces entreprises comme le champ social et historique –multidimensionnel, divers et conflictuel– qu’elles constituent. En ce sens, cette présentation a comme objectif d’ouvrir un dialogue sur les possibles clés –théoriques, épistémologiques et méthodologiques– qui pourraient être utiles pour étudier ces initiatives comme un « fait social total”.
Sur le plan méthodologique, approximativement la moitié de la session sera consacrée à la présentation magistrale de la conférencière invitée, et l’autre moitié à la discussion avec les participants. Pour cela, et afin que nous puissions effectivement créer un dialogue réel et productif au cours de la session, les personnes intéressées à y participer sont invitées à réfléchir préalablement aux questions suivantes : Que peut-on observer dans –et en relation avec– les entreprises d’ES ? Comment peut-on l’observer ? Quelles catégories théoriques et opérationnelles peuvent être utiles pour conceptualiser ces observations et organiser leur analyse ? À quoi peut contribuer notre étude ?
Gaël Carrero Gros. Diplômée et titulaire d’une maîtrise en Anthropologie sociale et culturelle. Elle travaille actuellement à l’Université Autonome de Madrid (UAM) en tant qu’enseignante en formation, et elle développe sa thèse de doctorat en sciences humaines, en étudiant l’articulation des valeurs et des modes de sociabilité qui ont lieu dans des initiatives d’économie sociale et solidaire de la ville de Madrid. Elle est membre du Groupe d’étude sur les Droits de l’Homme de l’Institut Madrilène d’Anthropologie (IMA), de l’Association d’Études sur le Discours et la Société (EDiSo), de la Plateforme pour la Démocratie Économique (PxDE) et du Marché social de Madrid (MESM), lié au Réseau d’économie alternative et solidaire (REAS) de l’Espagne. Ses dernières publications peuvent être consultées ici. Pour la contacter, écrivez à : gael.carrero@uam.es