Ce numéro spécial de la Revue Canadienne de recherche sur les OBNL et l’économie sociale répond à l’appel à l’action fait par la Commission de vérité et réconciliation du Canada. Particulièrement pertinent est le 92e point d’action appelant à «un accès équitable aux emplois, à la formation et à l’éducation dans le secteur des entreprises, et à ce que les communautés autochtones tirent des avantages durables à long terme des projets de développement économique» (CVR, 2015). Une action transformatrice est nécessaire pour décoloniser l’économie en vue de l’autosuffisance des peuples autochtones.
L’héritage colonial Canadien continue de poser de nombreux obstacles à la stabilité économique des peuples autochtones du Canada. L’économie sociale est de plus en plus considérée comme un espace permettant de défier les barrières oppressives et hégémoniques grâce aux interactions sociales faites dans le respect et axées sur la communauté. Les entreprises sociales se concentrent généralement sur les populations marginalisées, y compris les peuples autochtones du Canada, qui font face à de nombreuses formes de discrimination. Ces entreprises sociales sont appelées à considérer, entre autres, le bien-être culturel des peuples autochtones et la décolonisation.
Les communautés autochtones sont sous pression de se conformer à une économie de marché capitaliste et non durable qui détruit non seulement le territoire autochtone mais aussi la culture traditionnelle. Une approche autochtone à l’économie sociale offre une opportunité de rupture avec le capitalisme colonial. De nombreuses entreprises sociales autochtones supportent la capacité locale de revitaliser la culture et les communautés autochtones tout en gérant leur territoire ancestral au nom d’une intégrité écologique. Le développement communautaire offre un renouveau économique fondé sur les priorités sociales autochtones, comme la construction de logements culturellement adaptés pour résoudre la crise du logement dans les réserves et les centres urbains. Les populations locales qui construisent des maisons dans leurs communautés autochtones font du « logement une source de guérison communautaire et de renouveau économique » (CRPA, 1996. 3-341). La crise du logement est présente dans de nombreuses communautés autochtones, avec 37% des membres des Premières Nations vivant dans des logements inadaptés, soit quatre fois le taux des Canadiens non autochtones (Statistique Canada, 2016). Pour faire face à cette crise chez les premières Nations et aux autres inégalités structurelles auxquelles font face les peuples autochtones, une économie sociale indigéniste régénératrice est nécessaire.
Ce numéro spécial explore les modalités et les conditions à travers lesquelles une économie sociale autochtone pourrait contribuer à décoloniser les inégalités et reconstruire l’autosuffisance autochtone. Les méthodologies et les arts autochtones (par exemple . Essais photographiques, chronologies, poésie, critiques, profils, art, dessins animés et autres contributions) sont également encouragés.
Les sujets de soumission possibles incluent:
- Souveraineté des ressources et des terres pour la création de richesses autochtones
- Entreprises sociales autochtones pour répondre à l’injustice structurelle
- Investissement dans le financement des infrastructures sur les réserves
- Moderniser les régimes de gestion des terres sur les réserves
- Décolonisation de la richesse
- Un nouvel accord vert et d’autodétermination pour les peuples autochtones
- Économies sociales intégrées au travail pour les jeunes autochtones
- Résoudre la crise du logement des peuples autochtones
- Accès des autochtones aux capitaux d’emprunt et au capital de risque pour financer leurs projets
- Renforcement des capacités pour le développement économique communautaire
- Souveraineté des ressources et des terres pour la création de richesses autochtones
- Économies traditionnelles et mixtes
- Actions de réconciliation pour la croissance économique
- Connaissances autochtones dans le développement économique communautaire
- Ententes sur les répercussions et les avantages pour les projets d’économie sociale
Rédactrices et rédacteurs invité(e)s: Myrle Ballard, James Queskekapow, Stewart Hill, Trea StormHunter, Anita Olsen Harper, et Shirley Thompson
Date limite de soumission: Les articles et ou les illustrations doivent être soumis avant le 31 août 2021. Tous les documents doivent être soumis via le portail de soumission en ligne du Journal of Nonprofit and Social Economy Research / Revue canadienne de recherche sur les OSBL et l’économie sociale. www.anserj.ca Certaines soumissions peuvent passer par un processus d’examen complémentaire qui reconnaît l’engagement de la revue à décoloniser les connaissances.
Soumission: Les manuscrits doivent être soumis en ligne sur le portail ANSERJ https://anserj.ca/index.php/cjnser. Veuillez-vous assurer de sélectionner le numéro spécial en question, lors de la soumission de votre article ou travail artistique. Pour plus d’informations, contactez Shirley Thompson s.thompson@umanitoba.ca ou Jorge Sousa (rédacteur, ANSERJ) sousa@ualberta.ca.